21 mai 2023
Ascension
Chers sœurs et frères,
Dans notre monde moderne, parler du « ciel » n’a plus sa place.
Les sciences modernes et notre vision du monde préfèrent parler de l’ « espace ». Cet « espace », il faut l’explorer et pour ce faire, la nouvelle station spatiale internationale aide les hommes à avancer toujours plus loin et plus profondément avec des instruments et des vaisseaux dans cette immensité. Nous pouvons vraiment nous étonner de tout ce que l’Homme a déjà découvert et tout ce que cela a déjà rendu possible. Mais en même temps, nous nous demandons également ce que nous, les humains, devenons si nous percevons seulement encore ce que nous pouvons calculer et mesurer. Surtout quand il s’agit de nous-même, nous pouvons nous interroger. Peut-être que dans quelques années ou quelques décennies, une formule scientifique nous expliquera pourquoi nous trouvons un visage, un arbre beau. Peut-être qu’un jour nous saurons calculer précisément ce qui se passe en nous quand nous nous réjouissons ou quand nous sommes tristes, quand nous nous acceptons ou nous rejetons, quand nous espérons ou désespérons. Oui, peut-être qu’à ce moment-là, la chimie pourra nous rendre gentil ou désagréable, heureux ou triste, plein d’espoir ou désespéré. Mais au fond de nous, nous luttons contre tout cela. Chers sœurs et frères, la science et la technique ne doivent pas être les seules voies qui nous permettent de nous comprendre et de vivre les uns avec les autres. Nous avons aussi un cœur. Dans notre cœur se côtoient des désirs et des peurs, la joie et la tristesse. Notre cœur a la faculté d’aimer et de haïr, de s’enthousiasmer pour quelque chose ou de trouver quelque chose ennuyeux. Ou faut-il que tout dépende des calculs et des formules et soit manipulable par ces derniers ? Nous sentons très bien qu’il existe une autre réalité que juste celle que nous mesurons et saisissons avec notre raison. Et pour en parler, nous n’avons pas besoin de formules, mais d’IMAGES. Ainsi, nous parlons par exemple d’une main qui nous porte. Nous parlons de la patrie éternelle vers laquelle nous sommes en route. Là encore une image : l’image de la patrie. Nous parlons d’un « en-haut » dont nous obtenons force et soutien dans notre vie. L’ « en-haut » est notre moteur vers le bien et développe en nous les forces de l’amour. C’est ainsi que nous, les humains, parlons du « CIEL ». Et là, nous ne parlons pas de l’espace. Nous ne parlons pas non plus du ciel que nous comprenons. Par « ciel », nous entendons le monde de Dieu qui nous entoure et nous porte, où habite la paix, où nous trouvons une patrie, qui nous comble de bonté et de miséricorde. Nous tournons nos mains et nos yeux vers le ciel pour demander, nous lamenter ou louer. Quand nous agissons ainsi, c’est parce que nous espérons plein de confiance que le ciel soit« ouvert » à nos demandes. Nous sentons que ces images parlent autant d’une réalité que nos formules. Chers sœurs et frères, ne pensez-vous pas aussi qu’il ferait très froid autour de nous si nous étions seulement entouré d’un espace qui, certes, fait l’objet de découvertes dans la distance et la profondeur, mais qui est dénué de compréhension, de bonté, de miséricorde, de compassion. Que serait l’Homme s’il n’était constitué que de circuits chimiques compliqués sans inspiration, sans cœur et sans liberté ? Si nous reconnaissons de Jésus qu’il est monté aux cieux, cette image exprime que Jésus est entré dans LA vie qui porte toutes les autres vies. Il est monté dans la patrie qui nous attend nous aussi. Il est chez Dieu, chez le Père. Il est là où notre vie arrivera à son but. Et avec Dieu, Jésus reste proche de nous. Pour cela, il nous donne le pain de la vie et de la paix que nous allons recevoir aujourd’hui ici et qu’il nous convient de partager. Jésus est avec nous en chemin afin que nous arrivions un jour là où il nous attend. Et c’est ce que nous fêtons aujourd’hui plein d’espérance, de confiance et de joie.
Amen !
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