
« Jésus approche de Jérusalem…
Les disciples amènent
un petit âne à Jésus ;
le couvrent de leurs manteaux,
et Jésus s’assoit dessus. »
Marc 11,1-10

Jésus entre dans la ville.
Jésus s’assoit sur un âne :
deux actes, deux gestes.
Les gestes sont révélateurs,
c’est-à-dire, ils dévoilent,
ils mettent à nu ce qu’on a au fond du cœur.
On peut parler d’accueil et d’humilité
et le faire avec des mots si beaux et si touchants
que chacun s’en trouve remué.
Qui ne connaît le grand pouvoir des mots ?
Mais ce sont les actes, les gestes qui sont toujours la preuve.
C’est par eux qu’on vérifie l’intention des paroles prononcées.
C’est par eux que la vérité contenue dans les paroles
est mise au monde et commence son œuvre de transformation.
Jésus entre dans la ville.
Jésus s’assoit sur un âne :
deux gestes qui révèlent Dieu
puisque Jésus est le Fils de Dieu ;
deux actes qui sont la preuve des intentions de Dieu
puisque Jésus est Dieu, venu au milieu des hommes.
PREMIER GESTE DE DIEU :
Jésus entre dans la ville
JESUS ENTRE A JERUSALEM
Ainsi donc, Dieu vient là où les hommes ont leur demeure. Il se rend là
où les vivants déploient leurs activités, là où ils exercent leurs talents,
là où ils apprennent à aimer et à donner, là où ils sont atteints par
la souffrance et la mort, là où, attirés par de faux-bonheurs, ils se détournent
des joies proposées par Dieu.
La preuve est donnée : Dieu ne se tient pas éloigné des hommes.
Au contraire, il tient à s’approcher d’eux le plus possible, à se faire
l’un d’eux, jusqu’à être non seulement avec eux, mais comme eux !
Cela a commencé dans la nuit de Noël et cela a continué à travers
Toute l’existence de Jésus, le Fils de Dieu.
Ce jour-là, à Jérusalem
de façon officielle, Dieu montre,
rappelle publiquement à tous son désir :
être proche des hommes
afin de leur offrir son bonheur,
entrer dans l’horizon humain,
en connaître les ombres et les clartés,
établir des relations d’amour.
Car pour aimer, n’est-il pas vrai, il faut être tout proche,
connaître de l’intérieur.
Ce jour-là aussi, à Jérusalem,
Dieu manifeste un appel :
si Lui, Dieu et Seigneur,
s’est approché des habitants de la terre,
c’est pour que nous fassions de même
et nous tenions proches
des soucis de nos frères de la terre.

L’Entrée du Christ dans Jérusalem
Giotto di Bondone ou Ambrogiotto di Bondone,
dit Giotto (1266 ou 1267 – 1337)
Chapelle des Scrovegni – Padoue (Italie)
Voici celui qui vient
Téléchargez la partition ici
DEUXIÈME GESTE DE DIEU :
Jésus s’assoit sur un âne
SUR UN ANE.
Ainsi donc, Dieu n’a pas de trône dans les étoiles ni dans la puissance ni dans les armes,
puisque son Envoyé, son propre Fils, se montre en public : assis sur un âne.
Le trône du Fils de Gloire est une bête de somme !
Logiquement, on aurait attendu qu’il vienne sur un cheval de chef.
Il y aurait eu du panache et cela aurait été brillant et nous aurait rassuré davantage.
Et puis Dieu aurait été fidèle à l’image que nous fabriquions de Lui depuis des siècles.

L’entrée à Jérusalem
Hippolyte Flandrin (1809 – 1864)
Peinture de la paroi de gauche du sanctuaire, église Saint-Germain-des-Prés
Paris (France)
Sion, crie d’allégresse (SYL L 113)
Ensemble vocal Cinq Mars
Téléchargez la partition ici
Mais Dieu nous surprendra toujours !
Voici qu’il vient libérer les hommes
c’est-à-dire faire leur salut,
c’est-à-dire préparer leur bonheur,
en s’avançant sur la monture des pauvres !
Etonnant cortège royal !
Dieu serait-il pauvre ?
Ou peut-être bien Dieu croit-il
que l’humilité est la seule puissance
capable de libérer les hommes de leurs entraves,
puisque son Messie, son Envoyé, son Fils
vient comme un gagne-petit du menu peuple ?
Ce jour-là, à Jérusalem,
de façon officielle, Dieu montre,
rappelle publiquement à tous son désir ;
ne pas être au-dessus des hommes,
partager la condition de chacun,
être petit de telle sorte que personne
ne se sente écrasé en sa présence
et que chacun, aussi gagne-petit soit-il,
puisse se sentir aimé.
Ce jour-là aussi, sur un âne,
Dieu manifeste un appel appel :
si Lui, Dieu et Seigneur
s’est approché sans éclat des habitant de la terre,
c’est pour ue nous fassions de même
et nous tenions proches
des humbles de la terre et que nous-mêmes soyons humbles
c’est-à-dire en attente d’être relevés.
François ARNOLD
Pierre-Philippe BAYART
Robert RIBER
Charles SINGER
Fritz WESTPHAL